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Pierre Mortefon vice-champion du monde slalom 2015 à la veille du Défi Wind 2016

Pierre Mortefon, petit flash back sur ton enfance car le grand public connait assez peu ton passé, on sait que tu as commencé la voile à l’age de 6 ans, peux tu nous écrire la suite ?

Ahahaha mon passé ! Ce n’est pas très très compliqué mais j’aurais pu passer à côté de la voile et de la planche si j’avais suivi le chemin de la plupart des jeunes de chez moi souvent plus poussés à faire du rugby qu’à jouer avec les éléments. J’ai toujours été hyper sportif et je me suis plus jeune essayé à pas mal d’activités différentes ! Depuis tout petit Port Mahon était un endroit où mes parents nous ont beaucoup amenés mon frère, ma sœur et moi. C’est surement ce qui a fait la suite de l’histoire. En effet j’ai commencé sur un Optimist, un passage obligé pour apprendre les bases de la voile. J’ai d’ailleurs fait pas mal de compets puis un été j’ai commencé la planche petit à petit. Je passais mes journées sur l’eau jusqu’à une certaine rentrée scolaire mais aussi sportive où il y avait 2 ligues de programmées, une de dériveur l’autre de planche.
Je vous laisse deviner la suite…

Avant de parler de ton titre de vice champion du monde 2015, peux tu revenir pour nous sur ta superbe saison 2014, celle qui t’as révélé comme un client potentiel au titre de champion du monde, ainsi que sur ta victoire historique au Défi wind ?

C’est vrai que 2015 n’est pas le fruit du hasard et la saison 2014 et même 2013 y sont pour beaucoup. En 2014 je suis monté pour la première fois sur un podium mondial, j’ai commencé à savoir bien gérer la pression après plusieurs coup d’éclat en 2012-13 où j’avais malheureusement craqué. J’ai beaucoup grandi durant cette année à tous les niveaux d’ailleurs. J’ai été le plus régulier de l’année avec un pire événement de 6-7, je n’avais pas volé ma place sur le podium ! 2015 a été une toute autre affaire car je devais confirmer et montrer que ce n’était pas un coup de chance…
Le « Défi Wind » a été quelque chose d’incroyable, cela faisait 5 ans que je n’avais pas pu y participer et j’ai remporté cette dernière édition en 2015. Il y avait un peu de pression d’autant plus que la crème du windsurf des 30 dernières années était présente ! Nous avons eu des conditions dantesques, cela vraiment été quelque chose d’incroyable une vraie bataille envers moi même. Je suis super fier d’avoir remporté une telle course chez moi dans mon jardin , le faire avec ma petite sœur était aussi quelque chose de fantastique !!!

Essayons maintenant de nous mettre un peu dans ta tête … As tu eu un moment de sérénité, un sentiment de réalisation personnelle à la fin de la saison 2014, ou as tu tout de suite voulu faire encore mieux, travailler plus dur, conscient de tes possibilités de titre mondial ?

Oui carrément j’étais content, mais dans la tête d’un compétiteur tu sais tu as toujours envie d’aller voir ce qu’il y a derrière, ce qu’il y a plus haut ! De plus il y a eu quelques remarques qui ont été faite, c’est un coup de chance, on verra bien dans le futur … Je voulais aussi montrer que ce n’était pas que le fruit du hasard et que je méritais là où j’en étais à ce moment là. En fait à la fin de l’année 2014, je suis reparti à la charge pour préparer au mieux 2015 …

Sur quoi as tu le plus travaillé en 2015 pour atteindre cette superbe seconde place mondiale et être à égalité de points avec Antoine Albeau ? Le physique ? Le mental ? Le matériel ?

C’est secret !!! Non mais j’ai continué dans la lignée des années précédentes, avec une bonne prépa physique, beaucoup de temps passé sur l’eau et de la prise d’expérience. Il n’y a pas vraiment de secret dans le sport de haut niveau, bien sur il y a une part de talent et des capacités mais sans travail tout cela n’est rien. Il y a un paquet d’heures de boulot et d’apprentissage derrière tout ça, de galères, de hauts, de bas et de belles découvertes !

Parles nous un peu de ton matériel de slalom Fanatic / North, comment vois tu son évolution en 2016 ?

Cela fait déjà 6 ans que je suis avec Fanatic et North et le matos à toujours été très bon et de très bonne qualité. Depuis maintenant 3ans, je participe au développement des voiles et des planches avec les designers et shapers des 2 marques. Il y a beaucoup de travail et d’échanges. Côté matériel, mes résultats de ces 2 dernières années ne sont pas non plus le fruit du hasard, il y a des heures de boulot et pour 2016 nous avons continué toujours dans le même sens avec pour but de garder une excellente vitesse en rendant le matos toujours plus facile pour que je sois en mesure de me focaliser uniquement sur la course une fois mon matos bien réglé. Je me règle depuis maintenant 3 mois et c’est prometteur, je suis content !

A propos de ton entrainement, quel est la part du travail en salle, des entrainements en slalom, et de la pratique d’autres disciplines comme le windsurf en vague, le sup, le surf et autres ?

Je dirais qu’aujourd’hui je passe 30% du temps en salle ou en prépa physique, 50% du temps sur l’eau en slalom et 20% du reste du temps à pratiquer d’autres disciplines qui sont hypers complémentaires je pense ! La dedans il est important de toujours retrouver du plaisir. Evidemment ce n’est pas la fête tous les jours, et je fais parfois la grimace surtout l’hiver quand ça caille, quand je suis à l’autre bout de la terre avec 150kg de matos et que cela coince à l’enregistrement, que les conditions sont dures ou que les charges de travail sont lourdes mais j’ai toujours en tête pourquoi je suis là et ça m’aide à avancer !

Nous ne te posons pas la question de savoir si tu penses au titre mondial en 2016, car nous connaissons déjà un peu la réponse, mais considères tu cet objectif plutôt comme un moteur, ou plutôt une obsession ?

C’est un peu les 2, je dirais que c’est pour le moment un vrai moteur mais dans un petit coin de ma tête c’est ce sur que ce titre qui m’a échappé de peu cette année traîne de temps à autres …

Comment vois tu l’évolution du windsurf en France à tous les niveaux ? Plus spécifiquement au niveau des compétitions en slalom, il y a t’il un renouvellement et des nouvelles têtes ?

C’est marrant car d’un point de vue général j’ai l’impression qu’il y a un nouvel élan au niveau du windsurf, avec de nouveaux pratiquants plus jeunes (enfant de l’ancienne génération ) et pas mal de mecs qui s’y remettent aussi en essayant le nouveau matériel ou après avoir fait une boucle par le kite. En slalom à proprement dit, je peux te garantir que le niveau français est super élevé. Sans parler des pros et compétiteurs, tu peux aller aujourd’hui sur n’importe quels spot et tu y trouveras des mecs qui déboulent. Sur le tour, que ce soit au niveau français ou à l’international, il se passe un truc en ce moment et ce depuis l’an dernier avec un passage de témoin mais il reste encore une marche à franchir pour la nouvelle génération !

Si l’on te donnait du budget et du temps pour développer le windsurf en France, que ferais tu ?

Bonne question, ce n’est pas évident ! Je ferais en sorte d’essayer à la fois d’amener à la pratique du plus grand nombre notamment grâce au nouveau matos (i-RIG ONE d’Arrows par exemple) et aux différents territoires et spots que notre beau pays offre pour pratiquer. Et je pousserais aussi la pratique du haut niveau avec des images toujours plus incroyable que chacune des disciplines du windsurf peut offrir, je pense que pour cela une présence à la TV et l’organisation de grands événements serait indispensable. Le soutien des jeunes et l’organisation de leur pratique est aussi quelque chose qui me tiendrait à cœur car je suis passé par là, ce n’était pas facile et je remercie tous ceux qui m’ont aidé !

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